Le temps semble correct ce matin, malgré un vent relativement fort. À 7 h 30, pas trop tard, afin d'éviter la foule s'il y a, je quitte El Chalten pour une petite marche jusqu'au lac Capri.
Du lac, les vues sur le Fitz Roy sont réputées spectaculaires… si la météo est favorable… et malheureusement, ce ne fut pas le cas lors de mon passage. Au bord du lac, rencontre avec un Français ; habitant de la pointe nord du Finistère, il ne doit pas être trop dépaysé dans ce mauvais temps. Depuis mon arrivée, j'ai rencontré pas mal d'Australiens, quelques Français, des Belges, et des Nord-Coréens ; un certain nombre sont de passage dans le cadre d'une grande virée sud-américaine.
Ce fut aussi une marche de remise en jambe, après un problème musculaire il y a une dizaine de jours, à l'issue d'un entrainement (les traitements de 2012 semblent avoir été bien agressifs, si je me réfère aux diverses blessures subies lors de ces trois dernières années).
L'après-midi, El Chalten est balayé par des vents assez violents, les montagnes sont envahies par une couche nuageuse et ne sont plus visibles.
Je croise Georges, un fort grimpeur, guide suisse, et chef d'entreprise, que j'avais rencontré l'été dernier à Argentière, vraiment très sympathique. Il m'invite à dîner. Il est venu à plusieurs reprises à El Chalten, la première fois c'était dans les années 1980. Il me raconte son expédition, au cours de laquelle il avait gravi le Fitz Roy, une sacrée aventure ! Il n'y avait alors qu'un bâtiment, à El Chalten, une estancia dont le propriétaire était un gaucho qui possédait quelques terres. Il me montre des photos de l'époque, de l'estancia, qui est toujours sur pied même si elle est en piteux état et inhabitée, bâtisse que j'avais vu le matin même au départ de la marche, avec le gaucho, qui vit toujours dans le village.
Henry Bizot