Ciné-conférence Explorations dans la chaîne Trans Alaï, 3 février 2024, Forum des images, Paris 1er




2 novembre


Quelques jours, non prévus, à Coyhaique et ses environs…

Quelques jours, forcés donc … consacrés à la découverte de cette ville et de ses alentours, à pied ou en bus. 

Ce jeudi, je me suis rendu en bus à Puerto Aysén, à 60 kilomètres environ à l’ouest de Coyhaique, sur une route qui longe le rio Simpson, dans une vallée à la végétation exubérante et entourée de montagnes, où l’homme a implanté ses estancias d’élevage de bovins et de moutons. 

Arrivé à Puerto Aysén, le rio Simpson prend le nom de rio Aysén. Cette petite localité est la deuxième ville, en taille et sur le plan économique, de la région de l’Aysén, néanmoins on a vraiment l’impression, comme à Coyhaique, de se trouver dans un village. 

Elle est implantée de part et d’autre du rio Aysén ; un pont en métal de couleur orange permet de relier les deux parties de la ville. Les maisons sont toujours du même type, petites et basses, faites de lattes de bois de couleurs. La rue principale est le siège de nombreux petits commerces, comme on n’en voit malheureusement pratiquement plus en Europe, au sein desquels l’activité commerciale a su préserver une part d’humanité. La ville est animée par un trafic relativement dense, et par des habitants toujours chaleureux et prêts à rendre service, par exemple pour indiquer le chemin au touriste que je suis. 

Le temps est maussade, le ciel très nuageux, et la température est fraîche. Nous avons quitté Coyhaique sous un beau soleil, en contradiction avec les prévisions météo que Gabriel avait consultées. Le temps s’est couvert au fur et à mesure de notre progression vers l’ouest, vers le Pacifique, ce qui n’est pas anormal ; en effet, le climat de Patagonie change quand on se déplace de l’est vers la côte Pacifique. 

En Patagonie, le climat est fortement influencé par le front polaire, qui est la cause de perturbations très soutenues. On y rencontre quatre types de climats : tempéré, froid et pluvieux sur la côte Pacifique (3 500 millimètres de précipitations annuelles moyennes)  ; transandin sur les Andes, qui change en s’améliorant lorsqu’on se déplace vers l’est, avec des précipitations annuelles qui passent de 2 000 millimètres sur les versants ouest, à 600 millimètres sur les versants est ; et un climat de glaciation permanente sur les montagnes des Andes et sur les champs de glace Sud et Nord (2 868 millimètres). Réf. pour les précipitations annuelles moyennes : Route map of Chile, Aysén Region, infoaysen@sernatur.cl 

Coyhaique reçoit ainsi moins de 600 millimètres de précipitations par an, et la ville connaît une saison sèche. Quant au champ de glace Nord où nous allons, si on se réfère à ces données, cela paraît être une autre affaire…

Comme à Coyhaique, de nombreux panneaux de candidats aux élections, disposés sur des points stratégiques de la ville, attirent le regard. Les électeurs des quinze régions du Chili, dans une démocratie républicaine régie par la constitution de 1980, sont appelés à voter le 19 novembre prochain, tout d’abord pour élire leur président, et aussi pour le renouvellement de la moitié des 38 sénateurs, ainsi que des 120 députés du pays. Toutes ces élections sont au suffrage universel, et un président est élu pour un seul mandat. Sur le plan administratif, le Chili est divisé en quinze régions dirigées par un intendant, qui sont elles-mêmes subdivisées en provinces dirigées par un gouverneur, ces dernières étant composées de mairies. 

Je retourne à Coyhaique, où la ville est toujours sous le soleil, et les températures sont douces. En fin d’après-midi, une belle animation règne sur la place centrale. C’est la sortie des écoles, de nombreux élèves en uniforme bleu viennent profiter du parc par cette belle fin de journée.