Ciné-conférence Explorations dans la chaîne Trans Alaï, 3 février 2024, Forum des images, Paris 1er




17 août


Pour entrer dans la vallée Altyn Daria, il faut une autorisation ou un permis. Au poste militaire, à l’entrée de la vallée, le commandant nous dit que le document obtenu la veille par notre agence logistique n’est pas valable. Notamment, il n’est pas conforme car pas signé aux bons niveaux : il manque deux signatures de niveaux supérieurs. Les négociations du conducteur, et celles par téléphone avec son chef n’aboutissent à rien. Le commandant du poste souligne que c’est non négociable, car, en nous laissant passer, il engage sa responsabilité, et s’il advient quelque chose lors de notre séjour, il sera tenu pour responsable. Si nous avions eu le bon permis, il nous assure que nous aurions passé le poste sans problème et rapidement, ce dont je suis assuré.

Ce n’est vraiment pas sérieux et professionnel de la part de cette agence, que j’avais missionnée pour qu’elle effectue les démarches administratives et obtienne le permis.

Nul besoin de préciser ma grosse déception et ma rancœur du moment. Surtout après toute cette préparation, cette organisation, etc. de plus d’une année !

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Mais bref, on ne va pas s’attarder plus. Il nous faut chercher rapidement un autre plan. Retour à Daroot Korgon. Recherche dans Google Earth et sur les cartes. Notre choix se porte sur une autre vallée, appelée Kichkesuu, que je connais, par chance, pour y être déjà allé en 2014. Nous avons le projet d’y tenter un sommet par un itinéraire vierge. Il ne faut pas perdre de temps, car la météo se dégrade à partir du 20 août, selon la situation que je reçois quotidiennement de Yan, un météorologue français. 

Nous y partons dès maintenant.

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Nous retournons au sud de Sary Tash, et rejoignons la route qui se dirige plein sud jusqu’au poste-frontière de Kyzyart avec le Tadjikistan. Après une vingtaine de kilomètres sur cette roue cabossée, nous rentrons dans la plaine de l’Alaï, et nous nous dirigeons plein est. À l’entrée de la plaine, magnifiques vues sur les yourtes et les troupeaux de camps de nomades kirghizes ; nous prévoyons de nous y arrêter au retour. Commencent alors les difficultés pour tenter de se frayer un chemin à travers la plaine et ses collines, parfois en empruntant des bouts de pistes, la plupart du temps directement à travers la prairie. Des collines, des fossés, etc. sont parfois infranchissables pour le véhicule 4x4, ce qui nous contraint alors de faire demi-tour. Marlen demande à des nomades que nous croisons l’itinéraire, et les informations obtenues sont plus ou moins précises. 

La nuit tombe, cela fait plus de deux heures que nous galérons, nous sommes parvenus à proximité, à environ deux kilomètres au nord, de notre destination. Il serait risqué de poursuivre dans la pénombre. Nous nous arrêtons et installons nos tentes pour passer la nuit.