Ciné-conférence Explorations dans la chaîne Trans Alaï, 3 février 2024, Forum des images, Paris 1er




7 septembre - Ascension


A 6h30, nous quittons le camp.

Nous parvenons, après 1,5 kilomètres sur 200 mètres de dénivelée, au pied d'un couloir en glace. Ce couloir mène à l'arête sommitale glaciaire du sommet 5 080 mètres.

Nous nous équipons et débutons l'ascension. Au bout de quelques pas, Nikolaï m'en fait la remarque, la glace, qui est fine, peu fournie, présente, de visu au milieu de la voie, le fort risque de se fracturer. Trop dangereux, nous redescendons.

Nous décidons finalement de tenter le sommet 4 782 mètres, par sa face nord. 

Donc retour en arrière pour rejoindre le pied de cette face nord, plus précisément sa partie droite, où se trouve une ligne de crête.

Nous nous engageons sur cette crête. Nous enchaînons les longueurs de corde, traversons au moins une rimaye, et grimpons sur des pentes inclinées jusqu'à 60° en glace dure.

Il fait beau, il y a peu de vent. Néanmoins, on sent l'arrivée de l'automne. Cette nuit il a fait plus froid, et ce matin le froid était plus mordant que les jours précédents. 

Cinq heures après avoir quitté le pied de la face, nous atteignons le haut de la partie glaciaire. Nous remontons alors un pierrier délicat, où il faut être vigilant, et atteignons l'extrémité nord de l'arête rocheuse sommitale, à une cinquantaine de mètres de son point culminant. L'accès à ce dernier ne nous inspire pas, rocailleux avec des petites tours rocheuses à grimper ou à contourner. Nous décidons de nous arrêter à ce point situé au nord de l'arête sommitale.

Nous redescendons dans le milieu de la face. Et nous rejoignons le camp d'altitude.

Nous le démontons, et reprenons dans la foulée la descente vers le camp de base.

Nous sommes de retour au camp de base à 20 h 30, à la tombée de la nuit. Sacha nous y attend, et vient à notre rencontre.

Nous sommes heureux d'avoir pu réaliser cette belle ascension glaciaire. Cela devenait compliqué de pouvoir faire quelque chose, compte tenu des conditions glaciaires, particulièrement sèches, en cette fin d'été. Personnellement, c'est ce type d'itinéraire glaciaire que je recherchais. De plus, nous avons pu explorer ce glacier Bel Uluu, 3 kilomètres de long sur 700 mètres de large. Nous étions très certainement les premiers à le fouler, pas d'exploration préalable connue.

J’ai été particulièrement heureux de dédier, avec l’accord de Nikolaï, cette voie, ainsi que cette montagne, à Espérance — en langue russe Ð½Ð°Ð´ÐµÐ¶Ð´Ð° — 2 ans, atteinte d’arthrogrypose, et, à travers Espérance, à ses parents. Ainsi qu’à toutes les personnes atteintes par l’une des maladies exprimées par ce syndrome. La voie Espérance sur le pic Espérance. 

Précision : la plupart des images ci-dessous sont des captures d’écran, sur mon PC, de vidéos que j’ai prises. De ce fait, elles n’ont pas la qualité de photos.

Ci-dessous : deux photos de ce que l’on prévoyait sur le sommet de 5 080 mètres. Après quelques mètres, la décision est de redescendre, les conditions de glace étant trop dangereuses.

Ce que l’on prévoyait comme itinéraire d’accès à l’arête du sommet 5 080 mètres.

 Ci-dessous photos de l’ascension réalisée sur le pic 4 782 mètres (arrêt sur l’arête rocheuse sommitale). Voie Espérance sur le Ppc Espérance.

La première photo ci-dessous : en neige, le début de la voie Espérance, elle se poursuit derrière la partie rocheuse.

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On distingue la tente, petit point jaune, en bas à gauche de la photo, à côté du lac.

Redescente au camp d'altitude.

Camp d'altitude.

De retour au camp de base avant la tombée de la nuit.