Informations avant-départ

Cette expédition s’est déroulée du 23 août au 11 septembre 2014 en Asie centrale, dans une vallée très peu explorée, appelée Кичкеcуу en russe - traduction française Kichkesuu - au sein de la chaîne Trans Alaï, dans le massif du Pamir, plus précisément sa partie nord située au Kirghizstan.

La chaîne Trans Alaï (ou Zaalaïski) est une chaîne de montagnes du nord du massif du Pamir. Cette chaîne se partage entre le Tadjikistan au sud et à l'ouest, le Kirghizstan au nord, et la République populaire de Chine à l'est. Elle culmine au pic Lénine (7134 mètres) - aujourd'hui rebaptisé pic Abu Ali Ibn Sina par le Tadjikistan. J'avais atteint son sommet en 1994, malgré des conditions météo difficiles.

Pour résumer très succinctement le Kirghizstan, nous dirons que c'est un pays à 90% montagneux, créé par Staline entre 1924 et 1929, à la même période que les républiques du Tadjikistan, de l'Ouzbékistan, du Kazakhstan et du Turkménistan. Ces cinq pays formaient auparavant une région d'Asie centrale appelée le Turkestan oriental. Et il faudra attendre 1991, pour que cette ancienne république de l'URSS retrouve son indépendance. Le pays est peuplé majoritairement de Kirghizes, un peuple d'origine nomade, qui a su préserver ses traditions, de religion sunnite, marquée par l'influence du chamanisme, et qui parle le kirghiz, proche de la langue turque. 

La partie du Trans Alaï, qui est située au Kirghizstan, à l'ouest du Pic Lénine jusqu'à la frontière chinoise, est peu explorée, voire pas du tout pour certaines zones, selon le Guide de l'alpinisme au Kirghizstan de Vladimir Komissarov, et aussi des contacts que j'ai pu avoir.

Au sein de cette zone est du Trans Alaï, notre choix s'est porté sur une vallée, appelée Kichkesuu, orientée nord-sud, située à la frontière avec le Tadjikistan. Elle a été très peu explorée, si je me réfère aux sources d'informations (peu nombreuses).

Le choix de la personne avec qui on part en expédition est majeur, notamment pour se rendre dans une région peu explorée, et tenter un sommet vierge. Depuis plusieurs années, je pars avec des personnes du pays ou de la regions visitee. Au cours de ces derniers mois, j'ai ainsi eu divers contacts au Kirguizstan et en Russie, alpinistes guides ou non. Je partirai finalement avec Nikolai, alpiniste et aussi guide local russe de 56 ans. Nous prévoyons de nous retrouver à Osh, ou Och, ville principale de la vallée de la Ferghana, surnommée "capitale du sud", et située à la frontière avec l'Ouzbékistan, à 300 kilomètres au sud de Bichkek, la capitale kirghize.

À Och, notre équipe franco-russe empruntera un véhicule tout terrain pour rejoindre, au Sud, le point de départ de la marche pour le camp de base. D'Och, nous gagnerons le sud du pays, puis nous nous engagerons plein est dans la vallée de l'Alaï, en direction de la rivière Kichkesuu, jusqu'à ce que le véhicule ne puisse plus se mouvoir. Ensuite, nous nous déplacerons à pied au sein de cette gigantesque vallée de l'Alaï, orientée est-ouest, qui est bordée au nord par les monts Alaï, et au sud par la chaîne du Trans Alaï. Nous espérons rencontrer des nomades qui accepteront de transporter nos sacs, sur leurs chevaux d'origine ancestrale, jusqu'au camp de base, ce qui nous simplifiera grandement la tâche. Ce sera aussi l'occasion de rencontrer des nomades kirghizes, un des plus anciens peuples cavaliers au monde, dont le cheval est au coeur de la culture et de la vie, comme le décrit Tchinguiz Aïtmatov (1928-2008), écrivain de renom d'origine kirghize, dans son roman Adieu Goulsary.

Nous prévoyons d'implanter notre camp de base à l'entrée et au nord de la vallée Kichkesuu, au bord de la rivière du même nom. Et depuis ce camp de base, nous avons comme objectif de tenter l'ascension d'au moins un sommet vierge... mais tout dépendra des conditions dans les montagnes.

Déroulement général :

- 25 août 3 h 55 du matin : arrivée Och

- 26 août : déplacement jusqu'au camp de base

- à compter du 27 août : ascension(s), via, a priori, des camps d'altitude.

Bibliographie

Pour préparer cette expédition, je me suis référé, entre autres, aux sources suivantes :

- Guide de l’alpinisme au Kirghizstan, Vladimir Komissarov, traduit de l’anglais par Henri Lévêque, , éd. 2018. https://issuu.com/henrileveque/docs/guide-de-l_alpinisme-au_kirghizstan

- Journal d'une expédition britannique de 2004 dans la chaîne Zaalaïski. http://aac-publications.s3.amazonaws.com/aaj-12200533300-1417441634.pdf.

- Images de Jonn Lantz, membre d'une expédition suédoise qui a été en 2012 dans cette vallée (avant d'aller au Pic Lénine).

- Annales de géographie, 1901. Article p. 148 à 164 — Transalaï et Pamirs. Georges Saint-Yves — géographe et archéologue, chargé de mission dans le Turkestan russe (1896) et dans le Turkestan chinois (1899).

- Asie centrale, dérive autoritaire, cinq républiques entre héritage soviétique, dictature et islam. Marlène Laruelle – Sébastien Peyrouse. Collection CERI, éd. Autrement, 2006.

- Adieu Goulsary, Tchinguiz Aïtmatov (écrivain soviétique d’origine kirghize), traduction du kirghiz par Lily Denis, éd. du Rocher, 2012 pour l’édition française.

- Le Grand Jeu, Officiers et espions en Asie centrale, Peter Hopkirk, éd. Nevicata, 2011.

- La dernière caravane, Pamir Afghan (1967-1971), Roland et Sabrina Michaud. éd. Nevicata. 2019.

- Wikipédia, en particulier sur l’Asie centrale et le Pamir.

- Petit Futé, Kirghizstan, 2010-2011.

- Pamir, François Valla, Jean-Paul Zuanon, éd. de l’mprimerie Sogirep, 38 420 Domène, 1976.

- Émissions TV, notamment émissions Le Dessous des cartes, de Jean-Christophe Victor.

- Exposé sur l’Asie centrale d’Emmanuel Lincot, professeur des universités.

- Cahiers d’études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien (CEMOTI), n° 35, 2003, pp. 28-39. Enclaves et enclavement dans le Ferghana postsoviétique, Julien Thorez. 

- L’espace politique, Ferghana les étapes d’une matérialisation frontalière entre intention et réalité, Isabella Damiani. 

- Site de l’Ambassade de France au Kirghizstan. 

- Tamerlan, Jean-Paul Roux, éd. Fayard, 1991.

- Histoire des grands Monghols, Babur, Jean-Paul Roux,éd. Fayard, 1986.

- American Alpine Journal.

- Camptocamp.

- Contacts, par courriel et téléphone, que j'ai pu avoir au Kirghizstan.

Cartes

J'ai utlisé notamment les cartes suivantes :

- Cartes spatiales de Google Earth.

- Anciennes cartes militaires soviétiques 1 / 100 000 et 1 / 50 000.

- Cartes du Guide de l’alpinisme au Kirghizstan, Vladimir Komissarov. 

- Central Asia, 1 / 500 000, Pamir West, Afghanistan, Kyrgyzstan, Tadjikistan. 

Henry Bizot