Ciné-conférence à Lyon, le 31 janvier 2026




8 août. Déplacement d'Och à Daroot Korgon


Pour des informations sur ce trajet voir : Déplacement d'Och à Daroot Korgon expédition 2019

Nous croisons des troupeaux de moutons, encadrés par des nomades kirghizes à cheval, Le nomade kirghize fait partie d'un des plus anciens peuples cavaliers au monde. Le cheval est au coeur de la culture et de la vie du nomade, comme le décrit Tchinguiz Aïtmatov (1928-2008), écrivain de renom d'origine kirghize, dans son roman Adieu Goulsary.

Nous arrivons vers 13h à Daroot Korgon.

Le soir, arrive Yelal, notre conducteur pour l'expédition. Il nous conduira jusqu'au camp de base, et restera au camp afin de surveiller les bagages que nous y laisserons lorsque nous serons dans la montagne. Il y a des nomades dans cette vallée Altyn Daria. 

Yelal a 63 ans, il a passé sa jeunesse à Bichkek. Il est marié et a cinq enfants, mais j'ai cru comprendre qu'il en a perdu quatre. Il a aussi 19 petits-enfants. Conducteur, il est surtout nomade, et possède une dizaine de vaches et une vingtaine de moutons. Son camp est situé dans la vallée Altyn Daria. De religion musulmane, il est très pratiquant et respecte la Salat ; j'aurai l'occasion de le constater lors des deux nuits que nous passerons au camp de base, entre autre lorsque je me lèverai vers 5h30. Aux horaires prévus par sa religion, il déploie son tapis de prières en direction de la Qibla - de la Mecque - et récite Fajr à l'aube, Dhuhr à midi, Asr dans l'après-midi, Maghir au coucher du soleil, et Isha la nuit. Sa personne, son visage et son sourire rayonnent la bonté, celle du grand-père. Malheureusement il nous sera difficile d'échanger car il ne parle pas l'anglais. 

Quant à son véhicule, il nous laisse pantois ! Comment allons-nous parvenir au camp de base avec une telle antiquité ? Un ancien véhicule militaire tout terrain de l'ex-armée soviétique, appelé UAZ-469, repeint en bleu, qui date de 1975 ! Mais déja une première interrogation, voire inquiétude : comment allons nous pouvoir y mettre tous nos bagages ? C'était sans compter sur la précision de Yelal qui, avec calme et détermination, saura tout caser.

Cette inquiétude dissipée, nous attendons la journée du lendemain, dans l'espoir que cet engin saura capable de se mouvoir sur les trente kilomètres de piste cabossée, et de franchir à plusieurs reprises la rivière, afin de nous conduire jusqu'au camp de base...

Kanat n'a rien avec lui, aucun sac à dos (son outil de travail), pas de duvet... Étonnés, nous lui avons demandé à plusieurs reprises la raison, mais les réponses ont été évasives. En cette veille de départ pour le camp de base, nous insistons, et il nous répond qu'effectivement il n'a rien. Je contacte la compagnie logistique, de même surprise ; elle en fait immédiatement parvenir un d'Och, avec un duvet ; ils arriveront tard dans la soirée à Daroot Korgon.

Nous passons la nuit dans le village.